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Communiquer en écosystème

Libérer la TV publique des "chaînes" politiques

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Lire aussi "Une presse libre est-elle possible? " sur Novo Idéo
Arlette Chabot débarquée par le nouveau président de FranceTélévisions lui-même nommé par le président de la République ? Quoi qui ait motivé la décision de Rémi Pflimlin, elle est douteuse parce que prise par "l’homme du président". Deux amuseurs publics Stéphane Guillon et Didier Porte virés de France Inter par la nouvelle direction nommée par le même président. Quoi qui ait motivé, la décision etc... Selon Dominique Berretta du Point,le président va jusqu’à transmettre le liste noire des animateurs qu’il ne veut plus voir : Laurent Ruquier, Patrick Sébastien, Eric Zemmour,Guilllaume Durand. Et ceux qu’il veut voir : Les frères Bogdanov, Patrick Sabatier, Didier Barbelivien. La situation n’est pas nouvelle. La désignation en 2005 de Patrick de Carolis par le CSA avait déjà fait grincer des dents. N’est-il pas le biographe officiel de Madame Bernadette ? Pas nouvelle mais pire. Selon Nicolas Sarkozy l’indépendance d’avant était une “hypocrisie”. On a remplacé l’hypocrisie par le cynisme.
Aujourd’hui le lien entre les directions des médias publics et le pouvoir est direct. Le CSA ne joue même plus le rôle d’entremetteuse. Il est d’ailleurs devenu une structure obsolète autant qu’aberrante puisqu’il est à la fois l’arbitre des médias, et le responsables d’un camp : celui des TV publiques concurrentes des TV privées.

Or, le pouvoir du président de France Télévisions n’a jamais été aussi fort. La grande réforme lancée par Carolis en juillet 2007 organise la fusion progressive de toutes les chaînes dans une seule entité à l’horizon 2012. Le pdg du groupe sera alors seul maître à bord. Les directions de chaînes seront réduits à l’état de chefs de bureau.

La suppression même partielle de la publicité entraîne une dépendance financière très forte avec le Parlement. Sans une rallonge budgétaire de l’Etat, la télévision publique serait en faillite (458 millions cette année). Or le sous financement de la télévision publique française est patent. Par comparaison le budget de France Télévisions est de 2,7 Mds euros quand celui de la BBC est de 6,2 Mds euros. La redevance française (seule ressource propre garantie) est de 116 euros contre 118 au Royaume Uni. L’avenir de la TV publique s’annonce inquiétant. Les menaces budgétaires, la mainmise du politique, les grandes restructurations en cours avec renégociation des statuts ne peuvent qu’entraîner une forte inquiétude chez les personnels qui ne sont pas en situation de pouvoir défendre leur indépendance. Or le service public de l’information doit être garanti, d’autant plus dans une période où la presse est malade. Outre les questions de ressources, d’organisation interne, de définition des missions, il est urgent de réformer la gouvernance de France Télévisions pour que le groupe devienne enfin maître de son destin et fonctionne comme un service public des médias.
Propositions
1. Doter France Télévision d’un conseil de surveillance composé de 12 membres : 4personnes qualifiées désignées par le politique, l’Assemblée Nationale et le Sénat (dont obligatoirement 2 membres de l’opposition), 4 professionnels désignés par les personnels des chaînes (et qui quittent leur emploi aussitôt), 4 téléspectateurs désignés par tirage au sort. Le conseil de surveillance est doté d’un budget et de moyens humains lui permettant de lancer toute étude ou audit sur le fonctionnement des chaînes.C’est lui qui nommerait le pdg du groupe et les membres du directoire.
2. Doter France Télévision d’un directoire composé du pdg + les dg de chacune des cinq chaînes responsables devant le conseil de surveillance.

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Pierre Gandonnière


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