La bataille du Sytral

Communiqué, contre-communiqué, sur-communiqué, la résiliation du contrat Rhonexpress par le Sytral a déclenché une guerre de dépêches. C’est le Sytral qui tire le plus vite. Factuel, froid comme une ligne de tram. Il faut dire que la présidente n’a pas approuvé du tout le vote qu’elle a présidé.  Elle en prend acte “ J’ai fait le choix de m’abstenir, considérant que le temps n’est pas à la prise d’une décision qui nous engage”. Dans les médias elle expliquera quand même que c’est elle qui avait ouvert les négociations avec Vinci.

Sur communiqué à l’enseigne de la Métropole de Lyon Kimelfeld crie Cocorico  “Cette décision, souhaitée par David Kimelfeld, Président de la Métropole, va permettre à la collectivité de diminuer le prix de la liaison vers l’aéroport et de développer la desserte de l’est lyonnais. “ Plus loin “les négociations sont restées trop éloignées de nos attentes”. Encore plus précis “J’ai lancé cette négociation en avril dernier avec le SYTRAL pour rééquilibrer le contrat. “ Donc, c’est lui qui a fait le taf.  Un qui ne s’y trompe pas : Gérard Collomb, pardon “le Maire de Lyon”, car le communiqué est à en-tête de la Ville : “le Président de la Métropole fait peser un risque grave …” C’est la faute à Kim rebaptisé “La Métropole” , un “risque financier de 32 millions pouvant aller jusqu’à 120 millions” qui a “peu à voir avec les intérêts des usagers”, mais relève de la précipitation. On le voit, Gérard Collomb est farouchement opposé à cette idée, on sent qu’il a voté contre. Et bien non  : “j’ai préféré m’abstenir “. La balle est dans le camp de François-Noël Buffet. Il ressort l’argument qui a si bien marché avec l’Anneau des Sciences : je suis pour, à condition que ça ne se fasse pas. Là, c’est : je suis pour la résiliation, mais je ne la voterai pas. Car elle fait “courir un risque à la pérennité financière du Sytral “. Attaque frontale “Dans la recherche éperdue d’électeurs, le Président de la Métropole est donc prêt à tout.” Et coup de grâce : “Le comité syndical du Sytral a vécu aujourd’hui une farce électorale qui n’est pas à la gloire des élus de la majorité métropolitaine. “ François-Noël Buffet, lui-même candidat à la présidence de la métropole, comme Gérard Collomb et comme David Kimelfeld, n’est pas du tout “à la recherche éperdue d’électeurs” et n’est pas du genre à tremper dans une “farce électorale”. C’est à Collomb que Kimelfeld répond : “Gérard Collomb ment lorsqu’il dit que cette décision fait peser un risque financier  “ , “S’abstenir, c’est refuser de se positionner.” “L’action publique exige du courage politique. »  En voilà un qui est habillé pour le printemps.