Overblog Tous les blogs Top blogs Technologie & Science Tous les blogs Technologie & Science
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU

Communiquer en écosystème

Élections municipales de Lyon : le syndrôme du coyote  ?

Dans le cartoon de Jack Jones, le coyote multiplie les stratagèmes pour piéger BipBip le Roadrunner… et à chaque fois c'est lui qui tombe dans son  propre piège. Risque-t-il d’arriver la même chose à ceux qui ont trafiqué le mode de scrutin PLM à moins d’un an des municipales? 

 

Les grosses combines électorales se retournent presque toujours sur leurs promoteurs. En avril 1997 Jacques Chirac dissout l’Assemblée Nationale, les sondages lui promettent alors 100 sièges d’avance pour son camp. Ce sera presque l’inverse deux mois plus tard : 319 pour la gauche, 256 pour la droite. En 2022, inspiré par ses grands aînés, Emmanuel Macron dissout à son tour l'Assemblée Nationale et transforme sa majorité relative en pas-de-majorité-du-tout. Son camp arrive 3ème sur 3 au Palais Bourbon. Assemblée ingouvernable. Grâce au Sénat, Gérard Collomb avait préparé un mode de scrutin aux petits oignons pour la métropole lyonnaise, avec 14 circonscriptions qui ne représentaient rien du tout mais étai!ent censées lui garantir la victoire pour 2020.  Il a perdu la métropole ET la ville de Lyon, installant au pouvoir son pire cauchemar : Les Verts.  Cela devrait dissuader les politiques de bricoler les règles du jeu en cours de partie….  Et bien pas du tout. 


 

Le nouveau mode de scrutin pour la Ville de Lyon aura au moins un mérite : il permet de mieux lire les sondages, mais ne les rend pas plus fiables. L'enquête d'opinion parue le 27  juin dernier, à l’initiative de Jean-Michel Aulas, prédisait : 36% pour Aulas (s’il était le seul candidat à droite), 12% pour Tiffany Joncourt (RN) ; à gauche 27% pour Grégory Doucet, 12% pour Anaïs Belaoussa-Cherifi (LFI) et 6% pour Nathalie Perrin-Gilbert.  Ah ! Il reste 7% pour Georges Képénékian qu’on ne sait pas bien où classer, mais certainement pas avec les Écologistes. 

Avec le nouveau mode de scrutin qui accorde 25% de sièges à la liste arrivée en tête puis le reste des sièges à la proportionnelle, cela donne plusieurs scénarios possibles. Le nombre de sièges à pourvoir au conseil municipal est de 73. Le bonus  de 25% représente donc   18 sièges de plus pour la liste qui a fait la course en tête. 

Scénario N°1 : Doucet fait le plein des voix à gauche 

Ecolos-PS (27)+ LFI (12)+ NPG (6) =  45. Dans l'autre camp, chez Aulas, admettons qu’il rallie Képé mais laisse de côté le RN, cela donne 36 + 7 = 43. Doucet décroche le pompon et remporte 18 sièges (bonus) + 33 (à la proportionnelle) = 51. La majorité étant de 73/2 = 37, il est réélu.

 

Scénario N°2 : LFI se maintient au second tour

Doucet ne rassemble que 27+6 = 33, il perd la main. Aulas est toujours à 43, c’est lui qui décroche la timbale (le pompon étant déjà pris). Il remporte 18 sièges de bonus + 31 à la proportionnelle = 49, largement assez pour être élu maire. Aulas est élu.

 

Scénario N°3 : Képé n’est pas de droite

Il a beau proposer un ticket gagnant à Aulas, il n’est pas sûr que celui-ci accepte; Iln’est pas sûr non plus que l’électorat de Képénékian, connu pour être de gauche, se résolve à voter franchement pour le camp de la droite. Dans ce cas, les voix de Képé se répartissent entre les deux candidats principaux. Si Doucet a réuni toute la gauche, ça ne change rien au résultat, il gagne. S’il devait faire sans LFI (peu probable quand même) alors on aurait Doucet&Co = 33%, Aulas = 36% sans compter les voix de Képé. Délicieuse incertitude, bien malin qui peut dire quel lapin sortira du chapeau. 

Beaucoup dépend donc de l'attitude et du score de la très mélenchoniste Anaïs Belaoussa-Cherifi. Et puis aussi : de la qualité de la campagne, des projets des uns et des autres, de l’ambiance générale au moment du vote. Et puis d’une question qui n’est toujours pas tranchée : Aulas ira-t-il ? Ira-il à Lyon ? Ou à la métropole ? Certaines de ses propositions, comme la gratuité des TCL ne relèvent pas du tout des compétences de la Ville. 


 

Non, le nouveau mode de scrutin ne profite pas tellement à Jean-Michel Aulas. Profite-t-il à Rachida Dati à Paris?  Cela reste à voir. En tous cas le syndrôme du coyote est prêt à sévir encore une fois. 

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
À propos
Pierre Gandonnière


Voir le profil de Pierre Gandonnière sur le portail Overblog

Commenter cet article